Vous voulez devenir médecin ?

Publié le par Serpula




Vie de médecin





 

Aujourd'hui est

mon premier jour de repos

depuis quatorze jours sans interruption.

 
 
Vie de médecin.
 
C'est plus comme c'était mon brave ?.
 
 



Vie de médecin
 
Tu as choisi
 
 
Oui Oui Oui
Et alors




 

Le matin, pas de servant comme dans le temps.

Le matin, la lumière du réveil, le sommeil léger.
Souvrent les yeux pour une journée
que l'on sait bien rempli à l'avance.

 

Et puis c'est le matin que vous connaissez.

Déjeuner, café ou thé ?

Les enfants, la compagne qui se réveillent ou qui vous réveillent.



 
Pas trop le temps. Les enfants habillés.
« Papa peux tu m'acheter les cartes de foot ?. »

« Maman, je ne trouve pas ma robe?. Et puis n'oublie pas de me laisser un chèque pour la cantine »

 


Juste un bisous entre nous, et nous voilà partis, chacun dans sa vie, son travail, ses émotions, ses préoccupations.



 

Arrivée à l'hôpital, vers huit heures trente, neuf heures,

petit pincement.

Je ne sais pourquoi ?

 

Ascenseur, clés, bureau, ordinateur, courriers et le travail de la veille rester là :
courrier, appel téléphonique à ne pas rater etc.

 

Ordinateur et mails des secrétaires ou d'autre.
Toujours gentilles, toujours serviables les secrétaires
(enfin celles qui m'aident jour après jour).

 

 Courriers ? on reprend le dictaphone et en avant ?..


 

«  Merci de reprendre en soin Mer LE SOUFFRANT née le 10/05/1925, hospitalisé du 12 au 15/07/2006 pour ... parce qu'y yen avait besoin ?. »

 



Cette phrase, je l'ai dicté des centaines de fois, comme une complainte recommencée pour endormir les enfants.

 
Ou alors :
 

«  Cher confrère, je vous adresse ce courrier pour vous annoncer le décès de Madame LE SOUFFRANT née le 10/06/1926, hospitalisée du 12 au 15/07/2006 pour parce que sa vie se terminait ... »

 



Entre temps téléphone. Dring

 

Affichage sur l'appareil
« Service de médecine : salle de soin ».
Tout est possible. Renseignements futiles, ou détresse respiratoire. Faut être prêt à tout.

Mais on n'y pense plus.

 

Neuf heures trente arrivent à grands sauts d'aiguilles, et déjà, beaucoup d'adrénaline déversée.
Déjà trop.

 

Neuf heures trente. Heure du déguisement :
On met la blouse blanche et on prend le stéthoscope

Horreur et désespoir bouse ennemie.

 

Avez-vous porté une blouse ?

Blanche ?

Longue jusqu'à mollet, poche souvent rempli.
Un peu engoncé, manches relevées. 

Pas pratique mais tellement

symbolique.

Je trouve même pas d'image

Ou plûtot si voila.

 

Le proverbe dit : l'habit ne fait pas le moine.
Je réponds : sans la blouse que devient le médecin hospitalier ?

 
Hygiène, Hygiène . Alors hygiène.

 

D'un pas assuré on entre dans les unités de soin :

là ou se trouvent les malades.

 

« Bonjours » ? « Bonjours » à l'équipe de soin qui est là depuis sept heures du matin.

 
Tension, fébrilité ?. « On commence la visite ? »
 
Tient la visite c'est comme la blouse. Mais j'aime bien.

Pour la médecine se terme est adapté et correspond bien au sens de notre métier :

 

« Action de se rendre auprès d'une personne et de rester un certain temps en sa compagnie
(par affection, amitié, obligation, politesse, etc.) »

 

Bon assez bavassé. On commence.
Chariot de dossiers, infirmière, et en avant.

Mêmes rituels, mêmes questions depuis ?.... :
 
« Pourquoi ce Monsieur est-il entré ? »
« C'est une pyélonéphrite »
 

Ail. Problème sémantique ?   Non pas l'ail, mais le
« c'est une ? ». Il va falloir du temps pour répondre :

 « Ce monsieur est entré car il a une pyélonéphrite »
Et oui, ce qu'il manque est
"ce Monsieur".
Combien de fois se fait on avoir.
Médecin, infirmière, aide soignante, bref tout le monde.


 
Parfois, fatigué, je fais ce rêve éveillé.

Et si tous les humains de la terre pouvaient enlever leur maladie comme on enlève une veste. On la porterait à l'hôpital et charge au médecin de laver la maladie.


« bonjours docteur, je vous laisse ma pneumopathie ?.
Je peux passer la prendre quand ? »

« Ho ? dans huit jours elle sera guérie.
N'oubliez pas votre ticket ! »

Douce vision, on ferait la visite des maladies. Plus de bonjours, comment ça va et ta ta ti et ta ta ta.

Vous trouvez que c'est plutôt un cauchemar ?


Bof faut voir.

 
 
Pas à pas on avance.
De malade en malade on va rendre visite.
 

Dans le couloir, c'est la danse des chariots.


Et oui, à l'hôpital tout le monde à un chariot. Les femmes de service avec un chariot de ménage. Les aides soignantes avec le chariot de toilette (tout le nécessaire). Les médecins avec le chariot des dossiers. Les infirmières avec le chariot des médicaments, des dossiers infirmiers. Les malades qui vont aux examens dans leur lit, et quelque chose de plus à pousser. Le technicien souvent là et le chariot des outils. A oui, j'oublie le chariot à poubelle, le chariot repas.

.


Tourbillonnent
Papillonent
Chariots et chariottes
Valse ou techno
Parfois embolie des espaces.
Ca bouge, cela remue.
On se pousse, on s'excuse

On se précipite,
car tout le monde doit rendre visite

Avec son chariot.


 

 

On se présente, on recommence.

On demande si cela va, on recommence.

Dans cette folle danse à pousser
(danse pratiquée dans les supermarchés aussi),
le téléphone nous accompagne.


Un coup, deux coups, trois coup ?. le rideau ne se lève pas. Car encore au moins trente coups vont résonner. Tout cela mêlé aux appels malades qui hurlent (les appels malades) et aux malades qui hurlent quand on ne répond pas
aux appels malades.

Ne pas oublier pour agrémenter, la télévision.

Il est fondamental de savoir la recette de la tarte aux pommes faite avec le "cuit tout".

Les malades s'ennuient moins avec la TV. Ils paraient, surtout quand ils ne sont pas dans leur chambres, en examens, aux toilettes ou sourds.

Avec la télé branchée.

 
J'suis fatigué d'écrire?.
j'ai l'impression de vous enivrer.


Une question faut quand même s'poser :

qui est-y vraiment malade ?
Le patient dit « le malade » ou l'organisation hospitalière ?

 




 
Je ne répondrais pas,
mais ya des jours ou cela me rend malade.
 

Dix heures trente, onze heures trente, midi trente. Souvent, là arrive le spécialiste que l'on a demandé. C'est souvent un copain et faut donc l'accueillir, lui présenter le problème.

 
« La dame du 4 ne va pas bien ?. »

On se précipite, action réaction. Vite le chariot d'urgence
(je l'avais oublié) et appel réanimateur.

 

D'autre fois c'est le regard en bas de l'aide soignante qui vient quémander un antalgique pour l'homme du 8.

Il est mourrant et il souffre.

Faut tout laisser et aller au chevet, faire ce qu?il y a faire.


 


Le spécialiste est toujours là, farfouillant dans le dossier, le téléphone sonne, les appels malades résonnent, certaines personnes crient, les chariots valses, certains discutent de leur dimanche, des soignants vous parlent, des familles vous réclament, et parfois on voit
un lit passer montant des urgences.


Stoïque, de blouse blanche vêtue, il faut faire face.
 



 Il est treize heures et l'adrénaline ya pu.


.
.
.
.
.
.

On souhaite que ça



Mais on n'ose pas le dire ..... chut

 Il est treize heures et d'adrénaline ya pu.

 
 
Grigoti, grignota et s'arrête pas


 

Le bureau, les dossiers, les courriers, l'téléphone, les consultations, les familles, les soignants, tout continuent l'après midi.

 



Et souvent les réunions.
Tu m'aimes, moi non plus.

Rituel de la préhistoire ou les hommes (et les femmes maintenant) se retrouvent autours du foyer (le videoprojecteur) pour palabrer.
On y apprend que Madame X part en retraite.
Un Monsieur nous explique que pour aller demander quelque chose à une personne il faut se présenter et dire bonjours.

     


Et surtout, moment capital,
on doit fixer le rendez vous de la prochaine réunion.

 


Sui caustique ?
Un poil.
Mais parfois cela ressemble à cela.

On nous dit, faut cela pour avancer ?. Oui, mais dans quel sens ? N'oublions pas que certaines réunions se sont mal finies.

Bon allez, ça fait des souvenirs?

J'ai une recette.
 Faudrait que si on rentre pas à l'heure d'une réunion on devienne ça


Bon, ça vaut ce que ça vaux


 
 
Seize heures.

La contre visite commence.
On voit les personnes qui sont arrivé dans la journée.
On règle les problèmes en retard ou en suspend.

 

Les chariots ont arrêté de danser, un peu. Ce n'est plus techno crasch, mais plutôt valses à trois temps.
Mais le spécialiste est parfois revenu, farfouillant dans le dossier, le téléphone sonne, 

les appels malades résonnent, certaines personnes crient, certains discutent de leur dimanche, des soignants vous parle, des familles vous réclame, et parfois on voit toujours un lit passer, montant des urgences avec ... avec la télé toujours et encore
(mais là c'est plus calme, moins de violence à dix huit heures)

 

Au fait l'adrénaline. ...?????
Et ben on essor ben,
est on en trouve toujours quelques gouttes.

 

Voila, dix huit heures trente, dix neuf heures et enfin
on peut dire à demain.

 
On entre chez soi, et qu'une envie : repos.







 
Pour finir quelques questions indécentes :
  • qui est plus malade ? le patient ou l'hôpital ?
  • qui est plus malade ? le patient ou le médecin ?
  • qui aggrave la maladie? la maladie ou l'hôpital ? (je parle que pour les plus vieux car je suis gériatre)
  • Ne faut-il pas soigner les médecins ? Avec autant de surmenage, vont finir par se surmener.
  • Un médecin ça peut tout encaisser ?
  • Un médecin ça peut tout gérer ?
  • Un médecin ça peut tout entendre sans être affecté ?
  • La blouse blanche est elle d'acier ?



Ho ZUT,
J'ai oublié de parler d'un truc ..

Le malade


Dan



Publié dans Devenir médecin

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Commenter cet article
M
<br /> <br /> pourquoi?..parcequ'il y en a 1 sur 10 qui réussit.....et...il te manque un mot, non? il faut PAS arrêter de se battre....je pense  que les médecins doivent se battre aux cotés des étudiants... que ce ne soient pas les politiques qui dirigent tout... on devient une société de dirigeants insensibles ou plutot sensible à l'argent et au pouvoir alors que dans tant de domaines , il y aurait besoin de tant de compassion... d'entraide...
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M
oui, oui... je suis allée au bout.. du texte...Et qui peut aider malades, hopital... et cie, d'autres médecins pour d'autres malades, le hic , c'est que l'institution qui les forme est aussi un peu malade ou...un peu vieille, tu dois savoir cela, toi le gériatre...et que dire de tous ces étudiants (dont fait parti une de mes filles, en 2ème...1ère année...) qui ont la foi, le moral, l'envie, de soigner, d'aider, d'écouter...et qui resteront à la porte de leurs rêves...
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:
                             cémoi...lol.
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S
Qui que tu sois ...<br /> Ce que je vois c'est ce que je lis<br /> Et c'est beau<br /> Dan
:
                                                        cool....<br />  <br />                                                  <br />                              je te parle un peu de comptabilité ?<br />                                          <br />  <br />                <br />  
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